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Les reliquaires.

Les figures de reliquaire du Gabon sont certainement les plus connues. Elles sont liées aux ancêtres, c'est un point de communication entre le monde des vivants et celui de l'au-delà. Une manière de joindre les défunts.

Pour les ethnies de ces contrées, la mort n'est qu'un passage, une métamorphose. Le corps disparait mais l'âme ou l'esprit reste par l'intermédiaire de ces reliques.

Les reliquaires sont les gardiens de ces âmes liés aux cultes des ancêtres et aux respects qui leur est dû.
Pour ce faire, ils gardent par exemple des crânes, ou calottes crâniennes, des ossements ayant appartenus à de hauts défunts, chefs, guerriers ou chasseurs émérites. Leurs restes étant conservés dans des enclos sacrés, gardés par des membres de la famille ou de la lignée. Les ancêtres pouvant entrer en contact par l'intermédiaire d'objets cultuels.

Les réceptacles pour relique sont en général des paniers en vannerie ou des boites cylindriques faites d'écorce avec un couvercle ou est fixé au travers, la sculpture. La préservation des reliques des morts est une pratique très répandue au Gabon et Congo, surtout chez les peuples dit KOTA, chez les Sango, les Tshogo, les Mbédé et les Fang. Elle se fait grâce aux figures de reliquaire avec des formes stylistiques assez étonnantes, comme par exemple des âmes de bois de formes géométriques, recouvert de lamelles de laitons ou de cuivres avec un pied en forme de losange fixé dans son support en vannerie. Ou bien de magnifiques statuettes ou têtes sculptées comme chez les Fang.

Vous découvrirez également des reliquaires sans réceptacle ajouté, mais étant directement dans la statuette, comme les reliquaires Ambété, Mbété appelés aussi les corps réceptacles.

Les peuples dit KOTA :
Les Shake, les Shamaye, les Mahongwé et les kota à proprement dit " Nord Gabon " ;
Les Ndassa, les Wumbu et les Ndumu " sud Congo ", sont pour la majorité imputables au Obamba.

C'est tombeaux portatifs sont appelés BWETE ou MBULU selon les ethnies concernées.

Découvrez tout ceci en vous promenant parmi ces objets sacrés et comme disent certains, désacralisés. Je pense que certains vont y voir une étonnante diversité de formes et quelque part un art consommé de l'emploi du bois et du métal. Mais essayez de ne pas perdre de vue le but ultime pour lequel ils ont étés créés : le contact permanent du monde des vivants et celui du monde des défunts ancêtres.

Allan R.

 

 

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Le BWITI / BWETE :

Le BWITI / BWETE est un rite initiatique originaire des peuples Mitsogo et Apinzi du Gabon central. Cette tradition serait âgée de plusieurs millénaires.

Le Bwiti est aujourd'hui très répandu au Gabon.
Chez les Fang du nord et par leur intermédiaire le Bwiti est également diffusé en Guinée équatoriale et au sud Cameroun, habitat des Fang. Le rite de passage du bwiti est centré sur la manducation par le néophyte d'écorces de racine d'iboga, plante contenant divers alcaloïdes dont l'Ibocaïne ayant des propriétés hallucinogènes. L'absorption d'une dose massive permet au néophyte d'obtenir des visions spectaculaires dont le récit aux initiateurs serviront à valider son initiation.

La branche originelle du rite initiatique parmi les Mitsogo est appelée Bwiti Dissumba : passage pubertaire, strictement masculin. Le Bwiti Mitsogo est une branche initiatique dérivée et postérieure au Dissumba. Il possède avant tout une fonction thérapeutique : le néophyte choisit de se faire initier en cas d' infortune inexpliquée. "Ou suspecte la plupart du temps un sorcier malveillant".

Les initiés du Bwiti Mitsogo sont appelés NGANGA. Ils ont une fonction de devin-guérisseurs. Contrairement au autres Bwiti, le Bwiti Mitsogo accepte souvent les femmes en son sein. Le rite de passage (ou rite initiatique) est un rituel marquant le changement de statut social ou sexuel d'un individu, le plus généralement la puberté mais aussi d'autres événements comme la naissance ou la ménopause. Le rituel se matérialise par une cérémonie ou des épreuves diverses. Les rites de passage permettent de lier l'individu au groupe, mais aussi de structurer la vie en étapes précises qui permettent une perception apaisante de l'individu par rapport à sa temporalité et sa moralité.
Ce phénomène à donc un enjeu important pour la relation entre l'individu et le groupe dans son ensemble.

Allan R.

Alchornea floribonda dit "alan"

IBOGA " Tabernante "
 

L'IBOGA " Tabernanthe iboga " est un petit arbuste de la famille des Apocynacées qui se rencontre en Afrique dans la forêt équatoriale. Il peu atteindre six mètres de hauteur.

L'utilisation de la racine d'lboga est connue des Pygmées depuis des temps immémoriaux. Son usage est traditionnel dans certaines tribus africaines. Notamment dans le rituel Bwiti des Mitsogo du Gabon et des Fang du nord Gabon ou toute une mythologie de retour au pays des ancêtres s'est développée selon laquelle il est l'arbre de la connaissance dont parle la bible.

Les racines d'iboga "à faible dose" provoquent un accroissement de la perception qui permettait aux chasseurs de mieux sentir le milieu forestier et d' être plus vigilants ; ensuite elles ont un effet stimulant qui permet de rester éveillé plusieurs jours d'affilé. À plus haute dose, l'iboga provoque de très fortes nausées et un état d'asthénie musculaire durant lesquelles des "visions" hallucinatoires se manifestent en nombre.

En France ce produit est classé comme stupéfiant.

 

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KOTA - Nord Gabon :

 

BWITI KOTA Biface

Panier reliquaire KOTA-bakota

 
 

KOTA MAHONGWE

KOTA MAHONGWE

 
 

Ethnie MAHONGWE

 

 
 

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KOTA - Sud Congo :

 

KOTA OBAMBA NDASSA "Janus"

 

 
 

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Le BYERI :

Le Byéri est un culte pratiqué par les Pahouins Fang du Gabon et du sud Cameroun.

Pour mieux appréhender la portée sémantique du terme Byéri, une approche étymologique et locale semble utile. Il semble puiser son origine de deux verbes Fang "Biet" qui signifie puiser et "Biere" qui a le sens de déposer.

Le Byéri prend donc le sens de ce lieu où l'on puise de l'énergie vitale et où l'on dépose des offrandes dans un but à la fois propitiatoire et sacrificiel. Pour beaucoup de peuples d'Afrique ou d' Océanie, le crâne est sacré, c'est l'endroit ou habite la force vitale de l'être concerné. Cette force pour eux peut se transmettre encore des morts aux vivants.

La figure de reliquaire Byeri représentée par une tête ou une statue est liée au ancêtres fondateurs du lignage. Elle est en générale fixée sur une boite cylindrique en écorce ou un panier en vannerie.

Le Byéri désigne à la fois le culte des ancêtres, les reliques osseuses ou autres et les effigies gardiennes des reliques. Le culte du Byéri se fait par l'intermédiaire de prières et de sacrifices ; la patine suintante est entretenue par onctions renouvelées à chaque cérémonie. Ces objets servaient à la consultation des ancêtres dans le cas d'une décision importante, mais aussi pour les initiation au Byéri, lors desquelles on montrait les crânes, ossements ou objets familiaux aux jeunes garçons.

Nul ne pouvait invoquer le byéri, ni être mis un jour au rang des ancêtres et jouir du respect qui leur était dû s'il n'avait été initié au rite du Melan. La cérémonie au cours de laquelle a lieu cette initiation porte le nom d'une plante : ALAN ( Alchornea Floribonda )

La plante Alan est un puissant aphrodisiaque. D'où son emploi dans le rite comme existant. Pour cela, on prend les racines de la plante dont on enlève l'écorce qu 'on écrase. Le tout est mélangé avec du jus de canne à sucre pour en atténuer l'amertume. Cette préparation sera consommée le moment venu par les nouveaux initiés. La consommation d'alan produit un état extatique accompagné d'une sorte de surexcitation cérébrale intense. Vaincus par la fatigue, les consommateurs tombent évanouis.

C'est alors qu'ils ont des visions. Ils voient défiler les ancêtres, qui leurs dévoilent le secret des choses, ils conversent avec eux, leurs rappellent le passé et ils leurs annoncnte l'avenir.
Le but du rite est atteint car il consiste précisément à mettre l'initié en contact avec ses ancêtres ce qui leur donne l'accès au culte familial. On les ranime devant les Byéri, on leur met du piment dans le nez, ils éternuent et reviennent à eux. C'est alors qu'on leur explique ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire, le bien du mal.

Il faut voir le Byeri également comme un moyen de protection.
Dans une famille, un clan ou un village était désigné un gardien.
Ce dernier avait en charge les reliques laissées par les anciens. Il consacrait l'essentiel de sa vie à cette tâche et protégeait de ce fait les siens.

Allan R.

Alchornea floribonda dit "alan"

Plante Alan Alchornea floribonda.
Arbuste d'Afrique pouvant atteindre
4/7 mètre de haut.
 

En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, surtout en Côte d’Ivoire, au Gabon, les racines d’Alchornea floribunda ont une grande réputation comme drogue stimulante et comme aphrodisiaque.

La poudre de racines séchées ou les copeaux d’écorce de racine sont mélangés à des aliments ou mis à macérer pendant plusieurs jours dans du vin de palme, de la bière de banane ou d’autres bières locales et consommés comme tonique pour donner de l’énergie pendant les cérémonies.

Cela procure un état d’excitation intense suivi d’une profonde dépression qui peut être fatale, en fonction de la dose, du caractère du sujet et de son degré d’accoutumance.
Au Gabon, les racines sont parfois mélangées avec celles de Tabernanthe iboga , ou bien elles leur servent de substitut, et se prennent dans de l’eau comme aphrodisiaque et comme stimulant dans les cérémonies d’initiation.

 

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BYERI (fang)
BYERI - Sud Cameroun :

 

Ethnie NGUMBA-MABEA

Ethnie NGUMBA-MABEA

 
 

FANG eyema MVAÏ

ETHNIE MVAÏ / Muae

 
 

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BYERI - Guinée Équatoriale :

 

Statuette Fang

Ethnie NTUMU

 
 

Nlo Ethnie NTUMU

Fang "OKAK / NTUMU"

 
 

Fang "OKAK / NTUMU"

Fang OKAK

 
 

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BYERI - Gabon :

 

FANG BETSI

 
 

Ethnie MVAÏ

Byéri Nlo Ethnie BETSI

 
 

Ethnie NTUMU

Ethnie NTUMU

 
 

Eyema Fang du nord

NTUMU triple face

 
 

NTUMU Gabon

FANG NTUMU

 
 

Reliquaire Gabon 3 têtes

Fang Gabon

 
 

FANG BETSI Gabon

 
 

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QUESTION

J'aimerais savoir la différence entre Byeri et Bwiti parce que je m'y perds ?

BYERI / MVETIE fait partie de ce que l'on peut trouver de plus culturellement Fang dans la pratique.
Le Byeri renvoie au rituel et au culte selon lesquels les Fang gardent le contact avec leur ascendance.
En terme d'image clé, ça nous renvoie au célèbre reliquaire Fang, au Melan et au culte des ancêtres.

Le BWITI, " la religion de l'Iboga ", comme disent certains anthropologues, est un rite initiatique originellement étranger aux Fang du Gabon.
Mais le génie propre à ce peuple l’a amené à en développer sa version propre, Bwiti Fang, ainsi communément nommé au Gabon.
Quoi qu'on en dise, ce rite demeure du Bwiti à la différence près qu'il est témoin d'une rapide démarche syncrétique à l'heure ou l'on s'est retrouvé à un carrefour, entre le christianisme forcé des colons, la culture des ethnies voisines et surtout le fait que beaucoup de rites propres aux Fang ont été " détruits ".

Résumons :

Bwiti = Rite initiatique pratiqué au Gabon sous plusieurs formes mais avec pour élément central LA TABERNANTE " IBOGA ".

Byéri= Culte des ancêtres Fang et exclusivement Fang.
C'est un rite familial.

CORPS RÉCEPTACLES Ambété :

 

AMBETE Congo-Gabon

AMBETE Congo-Gabon

 
 

AMBETE Gabon

AMBETE Gabon

 
 

Mbété-Ambété Gabon

Mbété-Ambété Frontiére rdc

 
 

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FÉTICHES RELIQUAIRES,
Sculptures magico Religieuses :

 

Fétiche DAN Côte d'Ivoire

Fétiche Ethnie HEMBA

 
 

Fétiche LUBA

Fétiche KASAÏ

 
 

Reliquaire TEKE influence Songyé

Fétiche Ethnie HEMBA

 
 

Ethnie Tchowé

BENA-LULUA Luba

 
 

LUMBO Gabon