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Un élément de mobilier est la propriété d'une seule personne, réservé à son seul usage. C’est une règle quasi certaine en Afrique

Cette association est si étroite que parfois l'objet est détruit au décès de son propriétaire.

En Afrique, deux stars inconditionnelles de l’art rituel, les masques et les statuettes, ont pendant un temps mis au rebut ou tout du moins un peu dans l’oubli tous les autres objets usuels comme le mobilier, les objets ethniques ou les armes.
Cela a changé et change encore grâce à certains collectionneurs avisés.

Dans un objet utilitaire, on peut y voir tout d'abord sa forme sans effort d'ornementation, pure et simple, complètement dépouillée.
Un petit appui-nuque éthiopien par exemple est constitué d’un petit cône servant de pied et une partie galbée toute simple. Sans jamais oublier que cette élégance est avant tout et toujours fonctionnelle.
A ce premier niveau de formes s'ajoutent l'ornementation et la décoration : ciselures ou dessins, apport d'éléments extérieurs comme le métal, pièces de monnaies, fils de cuivre ou autres, perles, fibres et ivoire.
Souvent ces ornements révèlent un besoin de satisfaction visuelle et conforte l’autorité du propriétaire de l'objet.

Chaque culture possède un style perceptible dans les masques et statuettes. Celui-ci apparaît également dans les objets usuels.
Ce style n'est pas un choix privé, il découle des visions auxquelles adhérent les groupes ethniques, leurs us et coutumes et leurs évolutions.
Il faut tenir compte également dans le temps de l'influence des ethnies voisines et des migrations des clans, ce phénomène étant valable pour toutes les créations artistiques africaines.
Ceci dit, la marge de créativité est certainement plus importante pour des objets usuels que pour des objets tels les masques ou statuettes.
Cependant il ne faut pas oublier les contraintes des matériaux, surtout en l'occurrence le bois, car sculpter un tabouret ou un siège monoxyle (une seule pièce en bois) ne doit pas être évident.

Dans cette galerie, nous verrons donc, des tabourets, des appuis-nuque, des portes, des étriers de poulie, des pilons et bien d'autres objets magnifiques et usuels.

Bonne visite dans ces objets traditionnels.

 

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Tabouret Mangbetu Ht Zaïre 1911

Tabouret Mangbetu Ht Zaïre 1911

Sièges et tabourets

Les sièges :

Dans le mobilier en Afrique, les sièges et les appuis nuques sont les œuvres d'art les plus répandues.

Beaucoup de ces objets ont pour fonction d’exprimer le prestige social, donc le pouvoir.

Destinés à un usage courant, exceptionnel ou officiel, les sièges sont d'une incroyable diversité.
S'asseoir est un privilège. La manière de s'asseoir révèle les niveaux hiérarchisés de pouvoir et de domination des différentes sociétés. On peut préciser que les sièges sont souvent ornés de décors et motifs qui révèlent le rôle, l’appartenance ou l’importance sociale des individus. Les plus élaborés sont réservés aux dignitaires ou aux chefs de clan.

Le bois est le matériau le plus utilisé, l'essence choisie varie selon les richesses boisées locales. Mais en général le bois dur sert à confectionner les tabourets ou sièges qui demandent une résistance plus importante que les masques ou statuettes. Ils sont presque toujours taillés dans une seule pièce de bois, c’est-à-dire "monoxyles", quelles que soient leurs dimensions.

Le siège ne se prête pas, il est personnel ; chez les Ashanti par exemple, on dit que le tabouret abrite l’âme de son propriétaire. Quand il ne sert pas, on le couche sur le côté pour que personne ne s'assoie dessus, ainsi l’âme de son propriétaire est-elle préservée.

Adaptée à la vie quotidienne, la hauteur des sièges assez basse, entre 8 et 30 cm, correspond à la position accroupie des Africains. Il en existe de toutes formes : ronde, ovale, rectangulaire, en trépied, en appui dos et autres. Décorés ou non. Parfois avec des éléments de décoration comme des fils de cuivre, des pièces de monnaies, des cauris ou gravés de décors ou de signes en général spécifiques aux mêmes ethnies.

Chaque siège est unique, mais chaque ethnie respecte un modèle de base.
Les tabourets ou sièges suivent le propriétaire ; à cet effet, ils peuvent avoir une poignée ou une lanière de transport. Dans l'ancienne tradition, les Zaïrois disaient qu'un homme sans tabouret est un homme sans dignité.

Allan. R.

 

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Tabouret Mangbetu Ht Zaïre 1911

Appui-nuque Ethiopien.

Appuis-nuque

Les appuis-nuque :

Ils sont utilisés depuis l'époque des Tellem (ancêtres des Dogon), pour maintenir la tête des défunts placés dans les tombeaux troglodytes de la falaise.

L'appui-nuque est présent dans plusieurs pays du continent africain, ainsi qu'ailleurs dans le monde, en Asie par exemple.

Les objets d’Ethiopie et d'Afrique du sud sont les plus connus. Leur utilisation pendant le sommeil en fait des médiateurs privilégiés avec le monde des ancêtres, accessible dans de nombreuses cultures par le biais des rêves. L'appui-nuque accompagne la vie de son propriétaire.

Ce sont des pièces principalement en bois mais aussi en cuir ou en terre.

Les appuis-nuque ne sont pas des appuis-tête ! En bois, ils sont monoxyles (d'une seule pièce) et ils servent à appuyer le haut du cou pour dormir sans abîmer les coiffures pour l'apparat.
Coiffures élaborées avec chignons, crêtes, tresses en couronnes nouées composant de véritables sculptures capillaires.
La tête avec la coiffure reste donc sans support et ces superbes sculptures restent intactes.
En Somalie, les gardiens de troupeaux dorment non loin avec leur appui-nuque; la nuit passée, ils l’accrochent sur le côté gauche ou droit de leur ceinture.
Rarement symétriques, ils évitent aux gardiens de s'endormir trop profondément à cause de leur instabilité.

Pour les hommes ces objets sont de véritables parures, signes de richesses et d'appartenance sociale.

Dans la vallée de l'Omo, la possession d'un appui nuque est le signe d'accession à l’âge adulte.
Les jeunes hommes s'en servent comme sièges et peuvent prendre la parole.
En Afrique de l'est, les appuis nuque sont essentiellement masculins mais parfois féminins comme chez les Arsi.

Les relations intimes entre l'homme et l'objet prennent tout leur sens au moment de l'entretien. Couverts de beurre ou de lait (d'où une odeur assez forte), ils sont ainsi protégés contre le vieillissement du bois et contre les insectes xylophages.

Les appuis-nuque d'Afrique du sud sont devenus rares.

Directement liés à la terre et aux ancêtres, ils prennent la forme stylisée du bétail (bovidés). Pour les populations nomades, le bétail est la principale richesse. Autrefois, chez les Zoulou ("Zulu"), la tradition voulait que la fiancée ou son père commande deux appuis-nuque pour le mariage, un pour elle et l'autre pour son futur époux. Ils pouvaient être identiques, mais la future épouse avait le droit de marquer le statut social de son mari en lui offrant un appui-nuque plus élaboré que le sien.

Les appuis-nuque sont aussi des objets qui accompagnent les morts, ce qui explique la rareté de ces objets. S’ils ne sont pas ensevelis, ils sont gardés précieusement au sein des familles en devenant de véritables autels.

Allan.R

 

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échelle Dogon

Echelle Dogon
col. : J-P-Heule

Objets Usuels

Les objets usuels :

Un chapitre regroupant des objets usuels qui permettent de répondre aux besoins élémentaires des Africains pour faire vivre leur famille selon leurs us et coutumes.
Exception faite des armes puisqu'une galerie leur est consacrée.

Voyons plutôt cela du côté de l’habitat et de tout ce qui entoure celui-ci. Tous ces objets sédentaires ou nomades ont été créés pour la vie quotidienne et les activités variées des femmes et des hommes.
Ce sont des objets de beauté liés à la qualité de vie de ceux-ci.

Si l'artisan ou le forgeron voit son imagination limitée dans la fabrication des masques et des statuettes (objets rituels) en conformité avec certains mythes, la fabrication d'objets usuels lui laisse une plus grande place pour pouvoir suivre sa seule inspiration.
Sa marge de manœuvre est bien plus grande pour travailler à sa guise. Seule la contrainte des matières à travailler peut le limiter : sens du bois, taille de l'objet, résistance par rapport à l'usage et bien d'autres encore.

Tous ces objets émergent d'un passé fécondé par les traditions ancestrales, ils expriment de la sincérité, de la pureté.
Ils ont été polis et patinés par d'innombrables touchés, par le contact de plusieurs générations, leur vieillissement inévitable est un gage de leur valeur.
Une échelle Dogon, par exemple, patinée par le service qu’elle rend et vieillie par les intempéries, semble descendre d'un autre temps enraciné dans le passé et la tradition.
L’Afrique nous apporte une permanence que ne possède plus notre culture.

 

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Poulie Dogon

Poulie Gouro Côte d'Ivoire

Poulies - Métiers à tisser

POULIES de METIERS A TISSER

En Afrique de l’ouest, le tissage est une activité masculine. Sur des métiers à tisser horizontaux sont confectionnés par les tisserands des bandes de tissus de coton.
La structure d'un métier à tisser en elle-même est très rudimentaire, souvent construite avec de simples branches d'arbres fixées entres elles par des liens, de manière à constituer un cadre auquel seront suspendus les différents outils.

La poulie est constituée de deux éléments : la bobine, qui tourne autour d'un axe et permet de suspendre les deux lames à leur lisse, et l'étrier qui permet de suspendre le harnais au bâti du métier à tisser.
L'étrier est en général décoré de sculptures anthropomorphes ou zoomorphes suivant les ethnies et le pays. Il s'est avéré que cette pièce de métier à tisser est de loin la plus connue et chaque tisserand la gardait très précieusement.

Dans l'ouest de la Volta, chez les Bobo et les Bwa, le tissage est l'affaire des griots ainsi que chez les Gurunsi. Les tisserands sont peu nombreux, aussi les étriers de poulie sont-ils très rares. Les Lobi, quant à eux, ne pratiquent pas le tissage. Par contre, pour les Mossi le tissage et une tradition ancestrale. De nombreux mythes des clans évoquent des ancêtres tisserands surtout chez les Yarsé, Mossi d'origine Mandé.
Dans le bassin des Volta, les étriers de poulie sont parfois fixés par deux attaches au métier à tisser et donc percés de deux trous dans leur partie médiane, alors qu'il n'existe habituellement qu'un seul point d'attache.

La poulie décorée est une exclusivité de l'Afrique de l'ouest.
On la trouve en Côte d'Ivoire, chez les Gouro, les Yahouré, les Baoulé, Abron, Agni, Bété, Sénoufo, Malinké, Djmini.
Au Mali chez les Dogon, Bambara.
Au Burkina Faso avec les Mossi, les Bwa, Bobo et les Gurunsi.
D’objets utilitaires, elles deviennent œuvres d'art et d'expression d'une culture.
Ces petits objets de la vie quotidienne, sculptés avec soin, offrent d’infinies variations de représentations. Généralement des silhouettes stylisées, des têtes d'animaux, têtes humaines le plus souvent féminine avec de très belles coiffures. Parfois des personnages janiformes dos à dos, plus rarement un objet domestique ou un personnage complet.
Profitez de ces magnifiques petites sculptures sous forme d'étriers dans Mémoire-Africaine.

Allan.R

 

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Vannerie

  Bien avant que ne fussent introduits en Afrique centrale et en d’autres régions les matériaux d'origine étrangère, quelles étaient les ressources naturelles qui s'offraient aux Africains, hommes des bois ou de la brousse, Pygmées et autres peuples ?

Les arbres, les branches, les tiges et feuillages que l'on pouvait travailler avec très peu d'outils.
Le pouvoir inventif de leurs cerveaux, de leurs mains les incita à travailler ces végétaux qui les entourent et se renouvellent sans cesse avec une luxuriance inouïe. Ils construisirent des huttes avec le bois, les couvrent avec des rameaux de chaume et de feuillages entrecroisés. Entrelaçant des branches flexibles, ils en firent des nattes, des cloisons, des paniers, des pièges et des nasses pour la pêche.

La vannerie était née !

Ils les entrecroisèrent jusqu'à en faire des tissus de plus en plus fins.
Le tissage était né ! (Voir galerie textile)

Dans tous les groupes humains, l'intelligence se manifeste à de différents stades. Le génie artistique éclos dans certains cerveaux sans que l'on puisse le prévoir et ceux qui le possèdent deviennent les initiateurs.

Tous les arts, primitifs ou non, ont connu ce stade émouvant avant de pouvoir s'épanouir en la plus noble expression artistique.
Si la vannerie représente des objets usuels les plus simples, il faut reconnaître que les Africains, par leur goût artistique de décoration des objets les plus familiers et la perfection de leurs techniques, mérite toute notre admiration.

Les végétaux des vanniers Africain.

Toutes les plantes, végétaux ne sont pas faite pour la vannerie.
Les plus utilisés sont les Pandanus, qui se rencontrent un peu partout en forêt tropicale.
Ils ont parfois des feuilles de plus de 4 mètres que les indigènes coupent en lanières très résistantes et souples. Ils conviennent parfaitement à la confection de natte qui peuvent se rouler.

Les Palmiers également sont très appréciés ; on scinde en lamelles les longues feuilles foliaires des flexibles et solides pour confectionner des paniers, des nattes, des cloisons des pièges et des nattes pour la pêche.
Beaucoup de lianes sont également utilisées.

Le Rotang palmier liane également appelé Calamus qui s'enroule en longue liane dans la forêt tropical ; la fibre de bananier trouve aussi sont emploi en vannerie.
Les roseaux et hautes graminées sont après dessiccation, employés comme matériaux pour vannerie ordinaire et peu résistante.

Méthode de travail.

La technique la plus courante consiste à entrelacer les lanières de Pandanus, toutes de même largeur.
Selon que les lanières trame se croisent avec une, deux, trois lanières chaîne, on obtient des damiers ou des diagonales qui elles-mêmes peuvent en cours d'exécution changer de direction, ce qui donne des losanges, des triangles ou des lignes brisées.
L'emploi de lanières de coloris différents confère un beau cachet artistique.
Simplement séchés à l'air libre, les tiges et feuillages prennent une teinte grise, écrue ou brunâtre, alternance plaisante à l'œil.

Les teintures.

Les teintures sont naturelles, les Africains ont perfectionné les couleurs par le biais des teintures produites par la nature environnante.
Le noir est obtenu par divers procédés où interviennent le charbon de bois, la boue de certains marais. La teinture rougeâtre provient du Ngula, poudre rouge obtenue par le frottement de deux morceaux de bois de Ptérocarpus ou Takula, arbre de la famille des légumineuses, très répandu au Congo. Les Bakuba ont même réussi à obtenir des beaux jaunes et des bleus verdâtres avec lesquels ils confectionnent des nattes dont ils tapissent leurs huttes.

La vannerie comporte aussi la confection d'objets volumétriques comme les nasses pour la pêche, les paniers.

Les matériaux utilisés sont les mêmes que pour les nattes avec des baguettes plus grosses que sont les rameaux de certain arbres et arbustes. La technique est aussi celle des entrelacs mais avec une mise en forme. Et c'est également d'une très belle vannerie décorative que sont recouverts les beaux boucliers dont s'armaient les Noirs de l'Uélé pour leurs combats et danses guerrières. (voir galerie sur les boucliers).

Tonnelets à couvercles coniques Watusi   Une petite parenthèse également sur les petits tonnelets à couvercles coniques d'une merveilleuse finesse, œuvres des femmes Watusi du Ruanda.

Le Pandanus :

Est un genre de plante tropicale de la famille des Pandanceae.
Il existe plus de 600 espèces reparties en Afrique et Océanie dans des habitats variés subaquatique à sec.

Pandanceae
Pandanceae

Les nombreuses espèces de pandanus, aussi appelées baquois, sont sans doute les arbres les plus utiles du Pacifique et de l'Océan Indien.
De nombreuses racines adventives, semblables aux rameaux mais terminées par un germe vert, s’en détachent en des points variables et se dirigent vers le sol qu’elles n’atteignent souvent qu’après un long trajet. Leur ensemble forme alors un faisceau pyramidal qui semble soutenir le tronc.

 
Pandranus
Drupes
Les drupes (éléments du fruit) parfumées servent à faire des colliers ou des couronnes lors des fêtes.

Dans certains pays comme l'Australie, les femmes font des sacs tressés si serrés en fibres de pandanus qu'ils sont étanches et peuvent servir à transporter du miel de brousse ou de l'eau.
En Indonésie les femmes se servent du pandanus " cosmétique " sous forme de savon pour se laver les pieds.
Les hommes parfument leur sexe avec du pandanus flétri et bouilli.
Les femmes de Mayotte utilisent la fleur très parfumée, appelée mgu, comme invitation intime à l'amour, soit sous forme d'onguent pour le corps, soit pour parfumer les draps de la séductrice.
Et si cela ne suffit pas, elle n'hésite pas à frotter le pandanus sur les murs intérieurs et extérieurs de la hutte en bambou.

Le Rotang ou Calamus :

Palmier grimpant, au tronc mince et d’un diamètre variant de quelques millimètres à quelques centimètres, flexible, quelquefois plus ou moins épineux.
Les feuilles sont pennées, alternées à intervalles réguliers le long du tronc, longues de 60 à 80 cm et formées de segments linéaires lancéolés de 15-30 cm pourvus de deux rangées d’épines sur la face supérieure.
La gaine et le pétiole fin sont armés d’épines blanchâtres qui font fonction d’organes de soutien et d’ancrage. Les fleurs, monosexuées sur des plantes dioïques, sont réunies en inflorescences voyantes et ramifiées, parfois donnant une couche épineuse.
Chez d’autres espèces (ex. calamus ciliaris), quelques inflorescences sont stériles et forment des sortes de fouets épineux grâce auxquels la plante grimpe facilement sur les arbres voisins.
Les fruits sont arrondis, entièrement recouverts de squames brillantes et de couleur rouge-brun.

le Calamus

Les tiges minces et cylindriques, travaillées de façon appropriée, constituent le fameux rotin, un matériau prisé et coûteux, très apprécié pour les travaux de tressage.
Le rotang est un végétal dont l'habitat naturel est la forêt tropicale dense. En grandissant, il grimpe le long des arbres, s'y arrimant au moyen d'inflorescences qui partent latéralement de la tige principale et des pointes des feuilles.
Il croît rapidement et peut s'allonger, en un an, de plusieurs mètres. On a vu des rotangs qui, laissés à eux-mêmes, dépassaient 150 m de long.
Il en existe des centaines d'espèces depuis celles dont le diamètre fait moins de 1 cm jusqu'à celles, du moins une d'entre elles, dont le diamètre est de 20 cm.

 
Pandranus

PTEROCARPUS ou TAKULA

Pterocarpus est un genre appartenant à la catégorie des Dalbergieae ; il comprend environ 30 espèces dont environ 15 se rencontrent en Afrique, 10 en Amérique et 5 en Asie.
Le bois est extrêmement apprécié dans la fabrication de meubles et l’ébénisterie, mais il s’emploie aussi en construction lourde : les parquets, les escaliers, les outils, le tournage, la sculpture.

Il convient aussi à la menuiserie, à la décoration intérieure, aux mortiers et pilons, aux montants des maisons, aux étais de mine, à la construction de navires et de barques aux instruments de musique (balafons par ex.).

On fait des arcs avec les racines. Le bois se prête à la production de combustible et de charbon de bois.
Le bois de cœur est une source de colorant rouge, utilisé pour teindre les étoffes, le corps ou les cheveux.
L’écorce est parfois utilisée pour le tannage. On bat l’exsudat rougeâtre de l’écorce (le “kino”) au maillet sur le tissu pour lui donner un apprêt.

Tonnelets à couvercles coniques Watusi   Extraction par frottement
de Ngula "poudre rouge"

Le kino est couramment employé en médecine traditionnelle, en usage interne pour traiter la diarrhée, y compris la dysenterie, la fièvre, la gonorrhée et les infections dues aux vers intestinaux, ainsi qu’en externe pour traiter les maux oculaires, les ulcères et les plaies.
La décoction ou les infusions d’écorce ou de racines servent à traiter les infections bronchiques, les maux de dents, la dysenterie, les menstruations douloureuses, l’anémie, les infections du ténia, la lèpre, les plaies, les tumeurs et les ulcères.
On administre des préparations à base de racines en lavement pour traiter les maladies vénériennes. Des décoctions de feuilles s’appliquent pour traiter la fièvre, la syphilis et s’utilisent pour leurs vertus aphrodisiaques et comme répulsifs contre les insectes.
Les rameaux feuillées sont broutés par le bétail et revêtent une importance particulière vers la fin de la saison sèche lorsqu’il ne reste plus grand chose à manger.
Les éleveurs dépendent énormément de pterocarpus erinaceus dans les savanes boisées de la zone soudanienne.

Allan.R